
La directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) introduit une évolution importante dans la façon dont les entreprises doivent rendre compte de leurs impacts sociaux.
Si le reporting CSRD relève principalement de la RSE, les volets liés aux risques psychosociaux ne peuvent être traités correctement qu’en collaboration étroite avec les RH et le CSE.
Depuis 2025, les entreprises de plus de 250 salariés doivent publier des données détaillées sur la santé, la sécurité et les conditions de travail. Les indicateurs liés à la santé mentale et aux risques psychosociaux (RPS) en feront partie.
Adoptée en novembre 2022 par le Parlement européen, la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) vise à renforcer la transparence des informations extra-financières publiées par les entreprises.
Son objectif est double :
Permettre aux investisseurs et aux parties prenantes (salariés, consommateurs, fournisseurs…) d’évaluer plus précisément les impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) des entreprises.
Cela permet de comparer plus facilement les entreprises entre pays européens différents.
La directive s’appuie sur les standards élaborés par l’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group), organisme consultatif européen indépendant chargé de définir les normes de reporting durable applicables dans l’Union.
Sur le volet social, plusieurs indicateurs sont désormais attendus :

La plupart de ces données doivent être mesurables, vérifiables et comparables.
Depuis le 1er janvier 2025, les entreprises concernées doivent publier leurs premières données extra-financières selon le cadre défini par la CSRD, sur la base de l’exercice 2024.
Les risques psychosociaux (RPS) sont désormais pris en compte dans la performance sociale de l’entreprise. Le suivi des RPS traduit la capacité de l’organisation à préserver la santé de ses salariés et à fonctionner sur le long terme.
Cette approche répond à plusieurs attentes :
Pour les entreprises, cela revient à démontrer qu’elles disposent d’un système structuré de suivi et de pilotage de la santé psychologique au travail.
La mise en œuvre du reporting CSRD repose sur des données déjà présentes dans la plupart des entreprises.
Pour un service RH, l’enjeu n’est donc pas de tout réinventer, mais de structurer et fiabiliser les informations existantes.
Le SIRH constitue souvent la première source d’informations : absentéisme, accidents du travail, arrêts maladie, turnover, mobilité, entretiens annuels. Ces données peuvent être consolidées pour alimenter les indicateurs exigés par la CSRD. L’essentiel est d’assurer leur traçabilité (sources, période, définition homogène entre sites).
Les enquêtes internes (climat social, QVCT, baromètre managérial, etc.) fournissent la dimension qualitative du reporting : perception du stress, charge de travail, soutien hiérarchique, équilibre vie pro/perso.
Il est utile de formaliser leur fréquence, leur méthode et leur taux de participation pour garantir la représentativité des résultats.
Ces résultats servent de base à des plans d’action concrets, suivis et mesurables dans le temps.
Dans les grandes entreprises, la collecte des indicateurs CSRD reste complexe : les données sociales, environnementales et de gouvernance sont souvent gérées par des services différents. Cela suppose de rassembler des informations souvent dispersées entre les services RH, santé, sécurité, RSE et finances, et d’en assurer la cohérence au moment du reporting.
Il est donc utile de désigner un point de contact dans chaque direction (RH, RSE, HSE, Finance) chargé de vérifier ses données et de les transmettre à une personne de référence qui consolide l’ensemble du reporting.
Ces pratiques de coordination sont décrites dans le document ESRS 1 – General Requirements, avec des exemples et principes méthodologiques présentés dans les annexes du texte.
Au-delà des obligations légales, un reporting bien construit apporte plusieurs bénéfices concrets :
À terme, un reporting de qualité améliore la cohérence entre la stratégie RSE et les actions de prévention en plaçant la santé mentale au même niveau que les autres indicateurs de performance sociale.
IDTree accompagne les entreprises dans la réalisation de leurs enquêtes RPS et la génération de rapports détaillés, exploitables à la fois pour le pilotage interne et pour le reporting CSRD.

Thomas Röhm est co-fondateur de IDTree, la plateforme pour mettre en place votre démarche QVT.