La prévention des RPS

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Un de vos collaborateurs se sent fatigué, stressé ou encore a changé de comportement depuis le premier confinement ? Vous sentez qu’il y a des problèmes d’attention et de concentration au sein de votre entreprise ? Et si cela était le signe d’un mal-être interne et de problèmes plus importants qu’un simple coup de mou ?

Qu'est-ce que les RPS ?

Les RPS - les risques psychosociaux - correspondent aux éléments qui portent atteinte à l’intégrité physique et morale des salariés sur leur lieu de travail. Ils peuvent prendre différentes formes, être liés à différentes causes mais également être prévenus par différents moyens.

Le burnout, la démotivation, le stress... Tous ces éléments ne peuvent plus être ignorés de nos jours. Ils peuvent être déclencheurs de violence, de maladies cardio-vasculaires, d’épuisement professionnel et même - s’ils ne sont pas traités à terme - de suicide.

Depuis la mise en place du télétravail massif lors de la crise sanitaire, il est plus difficile d’étudier les déclencheurs de RPS au sein de l’entreprise. La distance et l’isolement des salariés ne permettent pas d'avoir une vision globale des problèmes rencontrés par ces derniers. Le télétravail augmente même le taux de RPS d’une manière générale à cause de la sur-connexion des personnes, à la hausse de travail demandé ou encore au manque d’accompagnement et de communication.

Les différents formes de RPS

Les déclencheurs de RPS sont variés. Cela peut commencer par du stress, qu’il soit aigu, épisodique ou chronique. Ce stress peut déclencher des troubles musculaires, des maladies cardio-vasculaires, des troubles de la santé mentale - tel que des épisodes dépressifs, des troubles anxieux, des tendances suicidaires ou du burnout - ou encore des aggravations et/ou rechutes de maladies chroniques. Un ou plusieurs de ces troubles peuvent débuter chez un seul et même salarié.

Des salariés qui se sentent écoutés, qui sont à l’aise dans leur entreprise et qui sont présent dans un écosystème de collaboration et d’appréciation rencontreront moins de risques psychosociaux.


Quels sont les signaux pour évaluer les RPS ?

Les signaux ne sont pas toujours évidents à déterminer puisqu’ils peuvent être multiples : ils peuvent provenir de facteurs sociétaux, professionnels et/ou organisationnels. Une souffrance ponctuelle au travail additionnée à des éléments qui perdurent est un mélange néfaste pour le bien-être des salariés.

L’un des premiers signes se trouve dans l’expression physique et verbale. C’est pour cela qu’il faut rester attentif aux changements de comportement des collaborateurs. Certains indicateurs tels que le taux d’absentéisme, la hausse des accidents du travail, des consultations chez le médecin du travail ou encore un total désinvestissement peuvent vous alerter. Attention, la présence d’un seul de ses éléments n’est pas forcément synonyme de RPS et c’est pour cela que des diagnostics intégraux réguliers peuvent vous aider à les prévenir à terme.


Le stress

Un état de stress survient lorsqu'il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement, et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face.

ANI (Accord National Interprofessionnel) 2008

Le stress "aigu"

Il n’est pas nécessairement mauvais pour les salariés. En effet, c’est une réaction habituelle du corps lorsqu’il fait face à une menace, un changement, une situation délicate : le corps sécrète une hormone qui va nous aider à gérer la situation. Il n’y a pas réellement de lourdes conséquences pour le stress aigu s’il reste sur une courte période.

Le stress "épisodique"

Il comprend les critères du stress aigu mais de manière plus fréquente et/ou constante, ou encore à travers des épisodes multiples. Cette forme de stress peut être l’origine d’agressivité, d’une tolérance faible, de l’impatience et d’un sentiment d’urgence constant.

Le stress "chronique"

Il est quant à lui beaucoup plus néfaste pour l’organisme. Il va maintenir le corps en surrégime et l’effet sera plus long dans la durée. Les répercussions sur la santé sont terribles, ce type de stress nous affaiblit physiquement et moralement.

Ce type de stress peut même nous amener jusqu’au burnout ou encore à l’épuisement social.


Le burnout

Le burnout est un état d'épuisement physique, émotionnel et mental lié à une dégradation du rapport d'une personne à son travail. C’est un trouble dépressif caractérisé par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail ».

3 symptômes le caractérisent :

  • L’épuisement émotionnel : cela résulte le plus régulièrement d’un travail excessif, d’exigences personnelles élevées…
  • Le désinvestissement peut être repéré par des absences répétées du salarié, des retards excessifs, un comportement changeant.
  • La diminution du sentiment d’un travail accompli dans l’organisation.

Les personnes atteintes de burnout vont ressentir un stress intense qui les épuise constamment d’un point de vue physique et mental. Allié à un état dépressif, le burnout peut être un réel danger pour la santé des salariés. Il est donc important de prévenir les risques pour ces derniers.

Quelques chiffres clés

  • 480.000 salariés sont en souffrance psychologiques liée au travail (Institut de veille sanitaire 2015)
  • 3.2 millions de Français présentent un risque élevé de burnout (Cabinet Technologia 2014)
  • Entre 300.000 et 500.000 (environ 7%) des salariés sont en burnout en 2017
  • 100.000 personnes sont victimes d’épuisement professionnel (Académie Nationale de Médecine 2016)
  • Un coût social annuel de 3 milliards d’euros en France pour les entreprises (Etude INRS et Ecole Arts et Métiers Paris Tech 2007)
  • 12.600 euros par salarié, par an pour le coût du mal-être au travail (APICIL et Cabinet Mozart Consulting 2017)

Quelles sont les causes ?

Les causes des RPS sont nombreuses et sont souvent liées à plusieurs facteurs

  • La surcharge de travail ou un haut niveau de sollicitation
  • Un environnement de travail défavorable
  • Un manque d’autonomie pour le salarié

Des experts en RPS nous donnent des explications plus scientifiques sur ce type de maladies, certaines sont reconnues en tant que telles par l’assurance-maladie et la sécurité sociale.

Voici quelques exemples de surcharge de travail

  • Des objectifs difficilement atteignables, la peur de ne pas atteindre ses objectifs, la sur-exigence ou encore des attentes trop élevées de la part de l’entreprise.
  • Le non-respect du droit à la déconnexion, une mauvaise conciliation entre vie professionnelle et privée, un environnement de travail néfaste au salarié…

Un environnement de travail peu favorable peut être lié à :

  • Un manque de stabilité, des changements intempestifs (de technologie, de méthodes de travail, de management)
  • Des locaux et du matériel peu ergonomique, beaucoup de bruit dans les bureaux, du matériel et des supports de travail manquants.
  • Un environnement de travail néfaste ou toxique pour le salarié, tel qu'un management trop directif, une équipe mal composée et/ou des éléments perturbateurs.

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Comment les prévenir ?

Le besoin d'autonomie et le manque de marge de manœuvre

Il est recommandé de justement donner un marge de manœuvre plus importante pour que le salarié puisse lui-même organiser son temps de travail autour d’axes différents. En donnant moins de contraintes de rythme de travail, cela nous permet d’utiliser les compétences justes du salarié et d’ainsi de l’aider à en développer de nouvelles.

À l’inverse, attention de ne pas oublier son salarié en le laissant 100% autonome. Il faut impérativement lui fournir des objectifs précis pour qu’il sache ce qu’il doit réaliser.

Les rapports sociaux et les relations de travail

Pour garder le lien social interne à l’entreprise, il est conseillé de mettre en place une vision claire, de définir un planning des tâches à accomplir, d’être solidaire entre collaborateurs et de cultiver un esprit d’équipe.

Il est recommandé de mettre le dialogue social au cœur de l’entreprise - permettant ainsi de prévenir des risques de violence physique ou moral dans l’organisation.

De son côté, le télétravail éloigne les salariés de l'entreprise entre eux. Il devient important de garder des rituels de travail comme une réunion quotidienne avec l’ensemble de l’équipe.

Le feedback et la reconnaissance du travail

Vous pouvez renforcer le feedback en notant les comportements à améliorer, en commençant par annoncer le positif aux collaborateurs, en les remerciant pour leur implication, pour les efforts fournis ou encore pour le travail effectué. Il est également important d’être direct, transparent, clair et honnête sans être pour autant mauvais pour les collaborateurs. Il n’y a pas de réel bon moment pour réaliser un feedback. Des retours peuvent être réalisés dès que nécessaire pour laisser du temps aux collaborateurs à digérer l’information.

Montrer de la reconnaissance sur le travail effectué, sur la qualité fournie et sur les efforts mis en place est un accélérateur de motivation et d’engagement. Un encadrement de proximité actif permet d’animer l’équipe, d'organiser les tâches et de mieux gérer les difficultés.

Le sens du travail et la sécurité de l'emploi

Donner et maintenir le sens du travail. Un salarié qui se sent bien sera plus consciencieux et atteindra plus facilement ses objectifs professionnels. Pour maintenir et donner de la motivation au salarié, il faut ainsi communiquer, instaurer un climat de confiance ou encore créer un environnement professionnel harmonieux.

Assurer et sécuriser la situation de travail du salarié en proposant une négociation approfondie et globale entre les partenaires sociaux. Pouvoir aborder des questions comme les licenciements, les aides pour les demandeurs d’emploi, les primes […] mais également en fournissant des informations continues par rapport à l’organisation et des modes de production par exemple.

Toutes ses préconisations vont permettre de favoriser le travail et de stimuler l’engagement et la motivation.

Réaliser un diagnostic RPS

Les facteurs de RPS étant très variés, effectuer un diagnostic ou une évaluation permet de prévenir ses risques. En effet, une démarche de prévention globale peut permettre d’évaluer précisément le niveau de risque, d’identifier les sources et de mettre en place un plan d’action.

Le diagnostic permettra de trouver ce qui fonctionne bien dans l’organisation et d’en mutualiser les bienfaits sur l’ensemble des salariés.

Quelles sont les étapes clés d'une démarche prévention des RPS réussie ?

  • Au delà du simple respect d’une obligation juridique, il faut l’engagement total de la direction et éventuellement, une existence préalable d’une culture de santé et sécurité au travail pour que cela entre dans une démarche d’amélioration continue.
  • Il faut également l’implication des représentants du personnel pour que la démarche fonctionne.
  • Pour les salariés, leur participation active et sincère sera la clé d’un bon diagnostic.
  • Comment réussir cela ? Il faut exprimer l’envie de mieux faire, communiquer davantage sur les défis/le besoin/la méthode/l’importance/l’utilité et le chemin à parcourir. Il faudra fournir des informations sur le déroulement de la démarche très régulièrement aux salariés afin qu’ils se sentent impliqués dans cette dernière.
  • Enfin, le respect des acteurs entre eux n’est pas négligeable ainsi que protéger leurs paroles en garantissant l'anonymat par exemple.

Comment évaluer les RPS ?

  • Communiquer l'objectif et la démarche QVT envisagée auprès de tous les acteurs : cela permet d’impliquer tous les acteurs dans la démarche.
  • Lancer une enquête QVT dans laquelle sont évalués les RPS.
  • Visualiser les résultats synthétisés.
  • Comprendre ce qui fonctionne et visualiser les freins.
  • Être transparent et annoncer les résultats aux collaborateurs.
  • Définir et proposer une méthodologie auprès des directeurs et salariés : définir un plan d’action avec des propositions d’amélioration, prioriser, mutualiser, définir les actions et les planifier et enfin les mettre en œuvre.
  • Nommez les acteurs QVT référents et/ou des psychologues de travail.
  • Mutualiser/appliquer les bonnes méthodes.
  • Mettre en place des jalons pour reporter les résultats intermédiaires et les analyser.
  • Communiquer les succès
  • Relancer une enquête afin d’évaluer si le plan d’action a fonctionné et pouvoir le modifier au besoin

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Le modèle Karasek pour lancer une enquête RPS

Pour identifier les RPS, il est possible de se baser sur le questionnaire Karasek. C'est le principal outil d'évaluation des facteurs psychosociaux au travail.

Il comporte 3 dimensions :

  • La demande psychologique : associé à l’exécution des tâches, à la quantité et à la complexité de ses dernières ou encore celles qui sont imprévues, les contraintes de temps, interruptions et contradictions.
  • La latitude décisionnelle : prend en compte à la fois l’autonomie décisionnelle (le contrôle, possibilité de choisir sa façon de travailler, de participer aux décisions) et l’utilisation des compétences (possibilité d’utiliser ses propres compétences et d’en développer de nouvelles).
  • Le soutien social au travail : soutien et reconnaissance des collègues et des managers. (facteur aggravant de RPS selon Johnson).

La combinaison d’une faible latitude décisionnelle (faible autonomie et faible utilisation des compétences) et d’une forte demande psychologique (travail stressant) donne lieu au « Job Strain ». Cela constitue une situation à risque pour la santé du collaborateur.

Le Job Strain accompagné d’isolement est considéré comme du « Iso-strain ».

Il est possible de compléter ce questionnaire avec une dimension relative à la reconnaissance au travail (issue du questionnaire de Siegrist).

L'outil d'enquêtes IDTree permet de réaliser une enquête RPS à partir du modèle de Karasek.

L'outil donne dans un premier temps une vue d’ensemble qui permet de voir d’un seul coup d’œil combien de personnes dans l’entreprise sont en danger. Ici, nous pouvons déjà comptabiliser 43 collaborateurs dans un état « Iso-Strain » et 13 autres en « Job-Strain ».

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Vous avez ensuite la possibilité de voir quelles populations sont les plus concernés par les risques psychosociaux afin de savoir où agir en priorité.

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Pour chaque population, visualisez quelles questions déclenchent les risques psychosociaux pour déterminer quelles actions seraient les plus pertinentes à mener.

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Ensuite, il est possible de visualiser dans un graphique où se situent vos collaborateurs sur les deux principaux facteurs déclencheurs que sont le stress et l'autonomie.

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Pour finir, vous pouvez cliquez sur un des point représentant un collaborateur - dont les résultats ont été anonymisés - pour mieux comprendre comment est obtenu le calcul des RPS.

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Le questionnaire CBI (Copenhagen Burnout Inventory)

Dans un autre registre, il existe le questionnaire CBI (Copenhagen Burnout Inventory). Ce questionnaire explore lui aussi trois dimensions mais plus précisément celles du burnout : l’épuisement personnel, professionnel et relationnel. Il est à réaliser soi-même et permet une première approche de notre état psychologique et de notre état d’épuisement émotionnel.

Après avoir répondu à ce questionnaire, vous obtenez un score qui vous permettra de comprendre votre niveau d’épuisement. Si vos scores sont élevés dans 2 ou 3 dimensions, alors cela est synonyme d’un état d’épuisement professionnel préoccupant qui demande une attention urgente et des soins particuliers. Si votre score n’est pas élevé ou élevé dans une seule dimension alors il est fort possible que votre épuisement soit seulement ponctuel.

Pour réaliser un diagnostic RPS approfondi, nous vous proposons notre outil, méthode et accompagnement. Discutons-en !

Néanmoins, il est possible de faire appel à des organisations publics de prévention, des services de santé au travail, des cabinets de conseil.

Pour faire votre choix, nous vous conseillons de lire cet article : https://www.id-tree.com/quels-sont-les-diagnostics-possibles-pour-gerer-la-qvt/

À propos de l'auteur

Experte sur les sujets liés à la Qualité de Vie au Travail, Thiéfaine Peltier est membre de l'équipe IDTree depuis 2020.

Article publié le 03/05/2021.